Residence CEDAR

Cedar house

The semi‐detached urban residence built in 1910 on the slopes of Mount Royal, near the city center, was acquired in 2020 by the current owners. The residence had to be renovated given its age, the lack of maintenance and the state of degradation of several elements. The building had been the subject of several more or less interesting and successful interventions by the previous owners. Nevertheless, several original elements were still present and needed to be highlighted. It should be noted that the original building had undergone an extension in 1920 designed by the Montreal architectural firm Ross and Macdonald.

The owners, under the spell of their new residence, wanted the soul of the place to be preserved, despite the major work that had to be undertaken. Several architectural elements had asked to be preserved. However, our way of living today is not that of the original era of the residence. More natural light is sought as well as friendlier, less hierarchical living spaces are desired for entertaining. The intervention required a lot of care, sensitivity and thoroughness. The clothes of this magnificent urban residence had to be sewn up and adapted to its time and not "patched". Several questions arose:
How to live in the city in a contemporary way in a period house? How to preserve the soul of the place while giving a second wind to the residence? How can we manage to reconcile the requirements of modern construction, the contemporary needs of residents with the care required to enhance the interior heritage of the residence? How to restore value to this period house without losing its essence?

Materia as heritage and sensitive research

Materia (matter), in the broad sense of the term, was a fundamental concern of the project. New techniques, modern materials are often used to replace the original elements. This often results in a loss in the feeling of the place. Temporality (passage of time) is denied by the disappearance of wear and its patina. In order to preserve the soul of the Cedar project, several elements have been preserved and repaired, keeping traces of wear. The materials and products chosen for the replacement follow the direction of the original construction. Noble, natural or traditional materials are used and highlighted. The new windows are mahogany and the original stained glass has been incorporated by an art glazier into the modern thermos panes. The patterned ceramic in the entrance is traditional pigmented concrete. The fireplace mantle, thresholds and counters are in marble. The new wood floor is herringbone, in order to restore the breadth of the dining room. Certain original elements such as the massive brick walls, the steel columns and the cast iron heaters are also revealed in order to magnify them and affirm their presence.

The kitchen at the center of everyday life and hospitality

The kitchen is at the heart of the contemporary intervention. It defines the new place of reception and conviviality of our time. This new family kitchen open to the living area has taken the place of the old closed kitchen, reserved for the service of servants. This new friendly space replaces the old hierarchical structure marked by servants at the service of the masters. This space, which had already been renovated in recent times, was connected directly to the outside by a side service door in order to avoid crossings. The operation to open the kitchen to the dining room is added to a new terrace in the backyard as well as a new spiral staircase giving quick access to the first floor. The new kitchen is made of noble materials in the image of the residence and a classic rhythm. It affirms the contemporaneity of the intervention by large format and smooth panels. The cabinets are mahogany like the new windows and the marble countertops. On the floor, a white ceramic creates a light background and brings light and softness to the whole.
The interior atmosphere as heritage

The atmosphere and the interior feeling are treated for this project as a bequest of value, like an element of heritage. The soul of the residence is preserved by the use of materials, light and implementation aimed at maintaining the decorum so dear to its time of origin. This atmosphere refers to the act of living in the house and the influence that the interior environment can have on the feelings of the occupants.

French version

La résidence CEDAR est une habitation jumelée construite en 1910 sur les flancs du Mont‐Royal, à proximité du centre‐ville. La résidence devait être rénovée vu son âge, le manque d’entretien et l’état de dégradation de plusieurs éléments. Le bâtiment avait fait l’objet de plusieurs interventions plus ou moins intéressantes et réussis par les propriétaires précédents. Néanmoins, plusieurs éléments d’origines se trouvaient encore présent et demandaient à être mise en valeur. Le bâtiment d’origine avait déjà fait l’objet d’un agrandissement en 1920 conçu par la firme d’architectes montréalaise Ross and Macdonald.

Les propriétaires voulaient que soit conservé l’âme des lieux, malgré les importants travaux qui devaient être entrepris. Plusieurs éléments architecturaux étaient demandés à être conservés. Néanmoins, notre manière d’habité l’espace aujourd’hui, les besoins et le confort recherché ne sont pas ceux de l’époque d’origine. De plus, les enjeux liés à la mécanique du bâtiment sont très différents aujourd’hui et demande l’aménagement d’espace pour leur intégration. Les enjeux techniques et les méthodes de mis en œuvre sont aussi souvent très éloigné aujourd’hui. Parfois certain savoir‐faire se font rare et en perte de transmission.

La stratégie avancée visait à aller au‐delà de la conservation ou de la restauration. Une recherche fondamentale sur l’expérience de l’espace, l’ambiance et ses caractéristiques primaires comme lien d’ancrage et de sens entre l’occupant et son environnement. Une réappropriation et réactualisations des espaces de la résidence devaient être repensés afin de faire du sens à notre époque et afin d’être un exemple positif d’intervention contemporaine dans un espace d’époque sans perdre la nature de ce qui était présent. L’intention était aussi d’éviter la stratégie des constructeurs qui vise à l’évider l’intérieur des bâtiments pour les remplir d’une matière inerte et sans âme. Au lieu de la pratique commune et économique d’évidement, des interventions chirurgicales et minutieuse devaient être entreprises.

Certaines idées contemporaines ont été infusées au projet tel qu’un plus grand apport de lumière naturelle, des espaces de vie plus ouvert et conviviaux, moins hiérarchique, l’ouverture sur l’extérieur avec des espaces habitables dont notamment par l’utilisation de la toiture en terrasse. L’intervention demandait beaucoup de soin et de sensibilité. Parfois une modestie et une retenue de ne pas intervenir, ce qui est généralement très difficile. Plusieurs questions se posaient dans cette recherche de sens: Comment vivre en ville de manière contemporaine dans une maison d’époque? Qu’est‐ce qui fait l’ambiance d’une telle demeure? Qu’est‐ce qui mérite d’être conservé? Comment redonner de la valeur à cette maison d’époque sans perdre son essence? Comment arriver à concilier les impératifs de la construction moderne, les besoins contemporains des habitants avec les impératifs de mise en valeurs du patrimoine intérieur?
Car un environnement beau et aimé est un environnement qui est approprié et entretenu par ses occupants. Cela risque de passer le temps au‐delà de l’effet cosmétique de mode.

La materia comme patrimoine et recherche sensible

La materia (matière), au sens large du terme, a été une préoccupation fondamentale du projet. Les nouvelles techniques et matériaux synthétiques modernes sont souvent utilisés pour remplacer les éléments d’origine. Il en résulte souvent une perte dans le ressenti du lieu. La temporalité (passage du temps) est niée par la disparition de l’usure et de sa patine. Dans le but de conserver l’âme de la résidence Cedar, plusieurs éléments ont été conservés et réparés et gardant les traces d’usure, les matériaux et produits choisis pour le remplacement suivent la logique de la construction d’origine. Des matériaux nobles, naturels ou traditionnels sont utilisés et mis en valeurs. Les nouvelles fenêtres sont en acajou et les vitraux d’origine ont été incorporés par un vitrier d’art dans les vitres
thermos moderne. La céramique à motif de l’entrée est en béton pigmenté traditionnel. Le manteau de foyer, les seuils et comptoirs sont en marbre. Le nouveau plancher de bois est à chevrons afin de donner de l’ampleur à la pièce de la salle‐à‐manger. Certains éléments de la maison d’origine comme les murs de briques massif, les colonnes d’acier, les calorifères en fonte, l’escalier d’apparat, les boiseries et les moulures de plâtre sont dévoilés et mis en valeur afin de les magnifiés et d’affirmer leur présence. Le recourt à plusieurs artisans locaux, habituellement exclu des constructions majeures, fut une stratégie privilégiée dans la mise‐en‐œuvre dans le but de conserver l’aspect de plusieurs éléments.

La cuisine au centre de l’espace domestique contemporain nord‐américain

La cuisine est au centre de l’intervention contemporaine. Elle définit le nouveau lieu de réception et de convivialité de notre époque. Elle met en scène l’art de vivre de ses occupants et défini par le fait même leur identité. Cette nouvelle cuisine a pris la place de l’ancienne espace hiérarchique qui voulait que ce lieu soit celui des domestiques. L’espace de la cuisine, qui avait déjà été rénové dans une époque récente sans en changer les relations fonctionnelles, était connecté directement à l’extérieur par une porte de service latérale. Il lui était aussi joint le quartier des domestiques qui était séparé de la circulation principale de la maison afin qu’il n’y ai pas de croisement entre les occupants, leurs invités et les employés de la maison. L’opération a été d’ouvrir la cuisine sur la salle à manger et vers une nouvelle terrasse en façade arrière. Cela était possible grâce à la qualité de construction d’origine dont la structure principale était d’acier et de brique. L’accès à l’étage a été revu en même temps afin de connecter verticalement les espaces de vie du RDC aux espaces semi‐public des bureaux à l’étage. Ce qui permet une circulation officielle pour les invités et une circulation quotidienne discrète pour la vie familiale. La nouvelle cuisine est faite de matériaux noble à l’image de la résidence et d’une rythmique classique tout en affirmation la contemporanéité de l’intervention par des panneaux de grand format et lisses. Les cabinets sont en acajou comme les nouvelles fenêtres et les comptoirs en marbre. Au sol une céramique pâle vient créer un fond léger et apporte de la lumière à l’ensemble.

L’ambiance intérieur comme patrimoine

L’ambiance intérieure et le ressenti de l’espace est traité pour ce projet comme un lègue de valeur, à la manière d’un élément de patrimoine. L’environnement intérieur et son expérience font partie intégrante de l’architecture car elle est la raison de l’édification des murs et de la création d’espace architectural. L’âme de la résidence est conservée par l’utilisation des matériaux, par la stratégie de gestion de la lumière et de l’éclairage ainsi que par une mise en œuvre artisanal qui vise à conserver l’atmosphère du lieu. Cette ambiance actualisée est une recherche de sens et renvoi à l’acte de vivre dans une maison, à l’influence que l’environnement intérieur peut avoir sur le ressenti des occupants, leur identité et de leur relation avec le temps et l’époque dans laquelle ils évoluent sans renier l’origine du lieu et son architecture.